“Ceux qui rougissent” de Julien Gaspar-Oliveri

Affiche de Ceux qui rougissent de Julien Gaspar-Oliveri, Arte France, 2024.

Ceux qui rougissent de Julien Gaspar-Oliveri

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Ça parle de quoi ? Un nouveau professeur arrive dans la classe de théâtre d’un lycée d’Angers. Les onze jeunes qui y participent vont travailler Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare, mais aussi l’intime, l’amour, la colère, la rage, et tout ce qui les traverse.

On trouve quoi dans cette série ? Des acteur·ices débutant·es au talent fou + une rage de vivre + une vague d’amour + un éveil à soi, aux autres, au monde + une écoute accrue des rêves adolescents + un portrait magnifique d’une jeunesse qui se questionne, doute, a peur, a envie.

Qu’est-ce que j’en pense ?

Ceux qui rougissent, mini-série écrite et réalisée par Julien Gaspar-Oliveri et lauréate du prix de la Meilleure Série Courte au Festival Séries Mania en 2024, est un chef-d’œuvre. 11 ados participent à l’atelier théâtre de leur lycée, qui pour découvrir des textes, vaincre sa timidité, défendre un rôle, gagner des points au bac, exsuder sa colère. Un nouveau prof arrive, il va tout bouleverser : l’équilibre des forces, les certitudes, les conforts. Autour du travail de la pièce Le Songe d’une nuit d’été, les élèves et leur professeur vont découvrir ce qu’iels portent en elleux : de la joie, de la folie, de la rage, des doutes, des peurs, des désespoirs. Interprétée par des acteur·ices non-professionnel·les (et qui ont l’âge de leur rôle, c’est assez rare pour être souligné), la série met en scène les émotions adolescentes dans tout leur fracas et toute leur générosité. Et ça fait l’effet d’une bombe, alors même que les épisodes sont très courts (10 minutes tout au plus) et peu nombreux (il y en a 8, on a vite fait de tout regarder d’une traite), l’effet est maximal : chaque scène est riche d’amour et de haine de soi, de grandes colères comme de grands espoirs. Au contact d’un prof pas toujours réglo (qui dépasse même un peu les bornes parfois, il s’en rend compte, il s’en excuse), ces onze jeunes vont s’ouvrir à ce qu’iels sont véritablement, profondément : des personnes, non pas en transition entre l’âge d’enfance et l’âge adulte comme l’adolescence est souvent représentée, mais comme des personnes individuelles, uniques, animées par des émotions et des sensations qui leur sont propres, des désirs qui n’habitent qu’en elleux, et dont l’expression est légitime, nécessaire, salutaire. Ceux qui rougissent, c’est une heure vingt d’adolescence crue, chaotique, belle. Merci à Julien Gaspar-Oliveri, Johan Rouveyre et Louise Silverio d’avoir écrit un scénario si juste ; merci à Ulrich Bapeneck, Mani Choukrane, Stéphane Erös, Elio Fabbro, Angèle Gilbert, Anaëlle Heroguelle, Nicolas Kessler, Milla Kuentz, Kayna Lacomat, Marie Naïma et Charles Souris d’incarner une jeunesse si tonitruante et de nous faire pleurer à chaque fois des larmes de tristesse et des larmes de joie.

Ulrich Bapeneck, Angèle Gilbert, Nicolas Kessler, Elio Fabbro, Milla Kuentz, Mani Choukrane, Kayna Lacomat, Charles Souris, Anaëlle Heroguelle, Stéphane Erös et Marie Naïma dans Ceux qui rougissent de Julien Gaspar-Oliveri.


Comment voir cette série ? Gratuitement sur arte.tv jusqu’au 22 février 2027, ainsi que sur YouTube, ou encore en intégral ici. Merci à Lola, fidèle lectrice de Liste de résistance, qui m’a recommandé cette série !


La fiche d’identité de la série : Ceux qui rougissent de Julien Gaspar-Oliveri, France, 2024, 8 épisodes de 10 minutes.

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